Vous voici à la tête de NVT depuis 100 jours, quels sont les principaux défis à relever?
Les défis principaux sont ceux qui incombent à une petite structure: gérer ses responsabilités bien sûr, mais surtout développer les nombreuses possibilités qu’elle offre. Être efficient passe aujourd’hui par la collaboration. Parmi celles qui existaient déjà, la gastronomie et le tourisme font encore partie des plus importantes. Désormais, nous souhaitons également mettre en place des collaborations à l’échelle nationale, avec d’autres cantons romands, mais aussi alémaniques. Le partenariat est un atout majeur pour notre office de promotion. Participer au Salon Goûts et Terroirs par exemple, nous donne une plus large visibilité, qui vise un public cible à un moment opportun.
Quelles sont les différences entre le vin et les autres produits du terroir que vous représentez?
Le vin défend ses intérêts grâce à sa propre promotion. Les autres produits du terroir quant à eux, se déclinent en une gamme très variée, à l’image des structures qui les élaborent: de la petite entreprise à la grande fromagerie par exemple. C’est d’ailleurs ce qui rend le défi passionnant! Savoir s’occuper de tout le monde sans négliger personne. Mon rôle principal est d’incarner un lien fiable et de faciliter les échanges entre les sociétés de production et les marchés. Cela me permet aussi de redécouvrir ces produits, plus seulement du côté du consommateur comme je le faisais auparavant, mais de suivre leurs parcours à la source, à travers le dynamisme de leurs filières complètes.
Comment les produits de Neuchâtel peuvent-ils se différencier des autres régions suisses?
On trouve de bons produits et de bons terroirs dans toutes les régions de Suisse, cela va sans dire. Mais les produits neuchâtelois se différencient par leur savoir-faire, spécialement dans le domaine fromager, qui offre une plus grande richesse au niveau de sa diversité. Fait méconnu, Neuchâtel est le deuxième canton le plus important au niveau de la fabrication de Gruyère. Dans le domaine du vin, nous possédons trois noms emblématiques: le Neuchâtel Blanc, traditionnel ou non filtré, l’Œil de Perdrix et le Pinot Noir. Le Non Filtré en particulier, premier vin de l'année, est un vin phare parmi ces ambassadeurs du canton. Contrairement au Beaujolais nouveau, il peut aisément se consommer plusieurs mois après sa mise en bouteille.
Les consommateurs recherchent-ils plus d’authenticité?
Le consommateur actuel a bien changé: il ne s’agit plus d’une cible précise, de passionnés ou de professionnels, mais d’un public plus divers allant du grand connaisseur au néophyte. Cela nous oblige à prendre en compte de nouvelles attentes auxquelles il faut s’adapter. Il faut savoir en permanence se réinventer.
Au cours de votre parcours, de quelle réalisation êtes-vous le plus fier?
Si je dois être fier de quelque chose, c’est de mon parcours général. Ayant commencé dans le négoce, puis la production en tant que caviste, pour enfin rejoindre la promotion et maintenant la promotion des richesses du terroir, me donne le sentiment d’avoir eu un parcours très complet.
Si vous étiez un vin ? Et quel plat pour l'accompagner?
Incontestablement un Neuchâtel Blanc, même si le choix d’un repas pour l’accompagner est difficile puisqu’il se déguste très bien seul. S’il fallait n’en choisir qu’un, je dirais une fondue, tout simplement. Avec du Gruyère neuchâtelois bien sûr.