La filière du vin suisse subit une baisse régulière de consommation, et ce, depuis vingt ans. Les derniers chiffres de la Régie fédérale des alcools confirment cette tendance peu réjouissante pour les viticulteurs helvétiques dont la qualité de la production est pourtant reconnue tant au niveau local qu’international. En parallèle, les moyens de communication et de valorisation de l’offre n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui, avec, en plus, un accès direct au consommateur. S’inscrivent dans cette perspective tous les outils digitaux tels qu’internet et les réseaux sociaux devenus incontournables. Des leviers puissants, pour autant qu’ils soient déployés de manière stratégique.
De nos jours, le digital est présent partout et à tout instant. Quelle que soit l’information recherchée, quel que soit l’endroit, peu importe l’heure, internet et les réseaux sociaux renseignent l’utilisateur. En quelques clics, le produit est trouvé, ses caractéristiques détaillées et son achat peut même être réglé directement. Dès lors, il ne reste qu’à attendre l’arrivée du facteur qui délivrera le précieux colis à son acheteur. Cela semble facile, évident même, pour autant que le fournisseur, et dans le cas présent, la cave, le domaine ou le viticulteur, soit en ligne et dispose d’une présence virtuelle efficiente afin de satisfaire une clientèle devenue exigeante, et connectée en permanence.
Une carte de visite virtuelle
A l’heure actuelle, notre pays compte plus de 80% d’utilisateurs réguliers d’internet, en usage quotidien ou plusieurs fois par semaine, et ce, toute population confondue. Internet s’est imposé comme un média de la vie de tous les jours en l’espace d’une vingtaine d’années seulement. Cependant, le constat est sans appel: pendant que la Grande- Bretagne écoule 15% de ses vins en ligne, la France 12%, la Suisse reste sous le seuil des 3%. Une absence de présence stratégique sur la toile et un manque d’investissements de la part des acteurs helvétiques de la branche contribuent à cette performance insuffisante.
Car, s’il est essentiel de communiquer via internet, il est primordial de le faire en professionnel, avec la même exigence que l’élaboration des vins, en planifiant les ressources à engager, tant matérielles qu’humaines. Combien de sites affichent une mine fatiguée, où l’internaute se demande si la cave est toujours en activité? Pas de mises à jour des informations ou une mention «en construction» qui s’affiche depuis des mois. Le consommateur ne pardonne plus ces manquements. Tout comme lors d’un mauvais accueil où il ne reviendra pas faire ses achats, il ne retournera pas non plus sur ces sites imparfaits. Les excuses sont légion: «pas assez de moyens financiers, pas assez de temps, ce n’est pas important si mon vin est bon». Autant de prétextes à bannir, car un certain nombre d’exploitations viticoles, peu importe leur taille, réussissent parfaitement à tirer profit du digital.
Pour toute entreprise, les raisons d’une présence professionnelle sur internet sont multiples. D’une part la visibilité: être présent virtuellement est indispensable de nos jours. La société assied également sa notoriété par ce biais. L’âme du producteur doit se refléter dans son site. Ce dernier permet en outre de transmettre des informations au public et, le cas échéant, à le conduire à se rendre sur place, en lui présentant, par exemple, une belle galerie de photographies qui lui mettra d’ores et déjà «le vin à la bouche». Les consommateurs se dirigent davantage vers internet pour y trouver l’information qu’ils cherchent au détriment des magazines spécialisés. Ils ne se contentent d’ailleurs pas de s’informer sur le produit ou ses origines, mais ils y effectuent aussi directement leurs achats. Une boutique en ligne permet donc aux exploitations d’assurer une présence continue pour écouler la production, sans aucun risque financier.
Enfin, en mettant en œuvre une véritable stratégie de référencement, caracoler en tête des moteurs de recherche devient possible. Un véritable enjeu pour se présenter aussi auprès d’une nouvelle clientèle. Cela est d’autant plus important que l’achat en ligne est toujours plus populaire. Deux tiers des internautes suisses y ont recours (contre 55% en 2010). Ce secteur connaît un dynamisme marqué dont aucune entreprise ne pourra se passer durablement dans le futur.