Un avenir qui s’écrit dans le passé
D’autres professionnels du métier optent pour différents moyens afin de lutter contre l’impact du réchauffement climatique sur les vignes. En Suisse, des vignerons se lancent dans la vitiforesterie, une solution remontant à l’Antiquité. La vitiforesterie est le principe de planter des arbres au pied des vignes afin que ces derniers puissent protéger les raisins. L’idée est que les arbres sont capables de fournir de l’ombre aux ceps mais également de libérer de l’eau grâce à la photosynthèse permettant aux grappes de mieux résister en cas de périodes de sécheresse.
L’emploi de "cépages oubliés" est une seconde méthode déjà appliquée dans plusieurs domaines. Des cépages souvent locaux qui ont été mis au placard car jugés pas assez rentable à l’époque. Afin de miser sur la diversité, ils font désormais leur grand retour dans plusieurs régions. Certains de ces anciens cépages sauront peut-être mieux s’adapter au changement que va subir le climat dans les prochaines années. On pense notamment à des cépages issus de milieu montagnard qui supportent mieux les sécheresses et ont des maturations plus tardives. Cela permettrait donc aux vignerons de mieux s’adapter aux aléas climatiques tout en remettant sur les devants de la scène des vins oubliés.
On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, mais une chose est sûre, les défis du réchauffement climatique vont rebattre les cartes du milieu vinicole. Les régions chaudes comme l’Italie ou l’Espagne sont déjà menacées, alors que les régions froides entrevoient de nouvelles possibilités d’encépagement. Les vignerons et viticulteurs devront redoubler d’inventivité s’ils souhaitent pérenniser ce beau métier.
Un paysage vinicole chamboulé
En plus de la difficulté qu’auront les vignerons à produire du raisin de bonne qualité, les différents cépages pourraient également voir leur goût évoluer à l’avenir. En effet, avec la hausse des températures les raisins mûrissent plus rapidement, ce qui ne leur laisse pas forcément le temps de développer tous leurs arômes. Rajoutons à cela le fait que plus il fait chaud, plus les raisins sont sucrés et plus les raisins sont sucrés, plus il y a d’alcool dans le vin. C’est tout l’équilibre de nos bouteilles préférées qui pourrait complètement changer dans la décennie qui arrive.
Afin de subsister, certaines régions viticoles devront adapter leur encépagement pour que les raisins survivent face à ce nouveau climat de plus en plus hostile. Des viticulteurs alsaciens tentent déjà leur chance en s’essayant à la Syrah, un cépage d’habitude réservé à des climats plus torrides comme ceux de l’Espagne ou de la Vallée du Rhône. Dans le Haut-Médoc, le projet La Tour Carnet 2050 recrée artificiellement les conditions climatiques de 2050 en réchauffant les pieds de ceps de quelques degrés. L’objectif de cette expérience est de pouvoir étudier quels cépages sont les plus résistants et pourraient être cultivés dans les climats du futur.
D’autres, plus téméraires, décident d’aller cultiver de nouvelles terres, plus au nord, afin de pallier les problèmes de sécheresses et de chaleur. Des privés mais également des maisons champenoises partent à la conquête de ces nouvelles terres, notamment au Royaume-Uni où l’on compte aujourd’hui plus de 3’000 hectares de vignes. Une tendance qui semble également se confirmer dans plusieurs pays comme le Canada ou les Etats-Unis. Pour ces deux régions, le réchauffement climatique serait une aubaine, car il leur permettrait d’étendre leurs surfaces de production. Les pays scandinaves se frottent également les mains car avec un climat plus tempéré, ils pourraient devenir de nouveau acteurs dans ce marché en évolution. Le Danemark possède désormais sa propre AOC et le Domaine norvégien de Lerkekasa, le plus septentrional du monde, a des beaux jours devant lui.
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Avec le réchauffement climatique, la montée des températures et des sécheresses, beaucoup d’activités agricoles doivent trouver des solutions pour pérenniser leur production. Et la viticulture n’est pas en reste, RELAIS DU VIN & CO vous montre quels sont les impacts du réchauffement climatique sur les vignobles et comment plusieurs vignerons n’hésitent pas à casser les codes afin d’entrevoir l’avenir de manière un peu plus sereine.
C’est peut-être un détail pour vous…
Mais pour elle ça veut dire beaucoup! Les premiers effets du réchauffement climatique se font d’ores et déjà ressentir dans la vigne. L’année 2022 n’a été tendre pour personne. Le gel et la grêle ont fait des ravages au printemps et cet été la sécheresse et les canicules ont battu des records.
Dans le milieu viticole, tout le monde s’attend à ce que 2022 devienne la norme. Depuis 2010, les aléas climatiques continuent de se renforcer au détriment de la qualité des productions. 2021 a été la pire année de récolte depuis 2000 pour la France, et le reste du monde subit également une baisse générale de production.
Cette tendance devrait encore s’accentuer dans les prochaines années notamment avec la hausse des températures. L’Inrae, l’institut national de recherche pour l'agriculture, a déclaré que plus de la moitié du vignoble mondial actuel disparaîtrait avec un réchauffement de 2°C, et environ 85% avec une hausse de la température de 4°.
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