Le samedi 15 juin, un épisode de grêle s’est abattu sur la Drôme, la Savoie et le canton de Genève. L'orage a duré entre 15 et 20 minutes, mais a été d'une intensité et d'une brutalité jamais vues. Les grêlons, atteignant parfois jusqu'à 7 cm, ont ravagé différents vignobles et arbres fruitiers.
Il n'a suffi que de quelques minutes. Ce samedi 15 juin 2019, aux alentours de 16h, un orage très violent a traversé la France et a touché de nombreux vignobles, notamment dans la Drôme, la Savoie et le canton de Genève, en Suisse.
80% du vignoble de la Drôme touché
Le nuage a traversé le Rhône et détruit le vignoble de Crozes-Hermitage dans la Drôme, autour des communes de la Roche-de-Glun et Beaumont-Monteux. Les premiers recensements font état de 80% de la surface grêlée, l'appellation comptant 1’700 hectares de vignes, et un volume de récolte réduit de moitié. "En 35 ans de métier, je n'ai jamais connu une telle violence", témoigne Pierre Combat, président de l'ODG (Organisme de Défense et de Gestion).
Dans le prolongement de ce vignoble, des vignes classées en IGP Collines rhodaniennes ont aussi été impactées. Plus au nord de Crozes-Hermitage, l'appellation Hermitage est en revanche indemne, de même que les AOC Cornas et St-Péray, plus au sud.
D'importants dégâts en Savoie
L'orage a ensuite poursuivi sa progression vers l'Isère puis la Savoie, détruisant les secteurs d'Apremont, des Abymes et de Chignin. Il n'aura fallu qu'une dizaine de minutes de grêle pour détruire 300 hectares de vignes sur le vignoble d'Apremont. Au total, ce sont entre 450 et 500 hectares de vignes qui ont été touchés par les intempéries en Savoie. Plusieurs dizaines de vignerons ont perdu la totalité de leur exploitation.
L’orage passe la frontière
Dans le prolongement, l'orage a ensuite endommagé une partie du vignoble suisse, autour de Genève. Dans le Mandement (Dardagny ou encore Satigny), les exploitations ont été relativement épargnées par la grêle. Ce n'est pas le cas de la Champagne (Bernex, Cartigny, Soral, etc.). "La situation y est assez grave, estime Hubert Dethurens, vigneron à Laconnex. Je pense que plus de 50% des récoltes seront perdues".
Les exploitations de la rive gauche ont elles aussi été marquées, mais les disparités sont importantes de parcelle en parcelle. "Difficile de déjà faire un inventaire complet, confirme Claude-Alain Chollet, vigneron à Anières. Ce qui est sûr, c'est que la grêle a été moins forte que les épisodes précédents, comme celui de 2015".