La vigne aussi peut être malade...
Mildiou : Champignon pathogène, le mildiou se développe par temps humide et doux, mais ne supporte pas la canicule. Il s’attaque aux feuilles puis aux fruits et les fait pourrir.
Botrytis : Aussi appelé pourriture grise, le botrytis affecte surtout les baies. Il s’active lors des pluies printanières et affecte les grappes à la véraison.
Vers de la vigne : Les larves de cochylis, aussi appelées tordeuses de la grappe, perforent les baies, les rendant plus vulnérables à la pourriture comme l’aspergillus ou le botrytis.
Aspergillus : Le champignon s’attaque aux baies blessées (par les vers par exemple), situées au cœur des grappes, et développe une pourriture noire sur le raisin.
Oïdium : L’oïdium est un champignon qui se développe à la surface de la vigne, par temps chaud et humide. Il se caractérise par une fine couche blanche et provoque le rabougrissement des bourgeons, des feuilles et des grappes.
Un gros manque de main-d’oeuvre
Ce n’est pas seulement en termes de production que la situation sanitaire affecte les viticulteurs français. Ils voient également les rangs de leur main d’œuvre éclaircis pas l’absence d’une grande partie des ouvriers étrangers. Certaines AOC, comme Beaume-de-Venise, dérogent même à leur obligation de vendanges manuelles, pour compenser le manque de bras par les machines. En Alsace, l'association des viticulteurs d'Alsace s’est associée à Pôle Emploi pour pourvoir les 1500 postes vacants. Dans le Beaujolais, du matériel sanitaire a été distribué aux viticulteurs, afin qu'ils soient à même d'équiper leurs saisonniers.
La Covid-19 s’invite dans les caves
Avec ces conditions réunies, les rendements attendus seraient en hausse de 6 à 8% par rapport à 2019. Une bonne nouvelle, quoiqu’un peu assombrie par la situation économique actuelle. À l’heure où le raisin s’apprête à remplir à nouveau les caves, celles-ci sont encore pleines du millésime précédent, dont la vente a drastiquement diminué en raison de la crise sanitaire.
Certains vignerons ont pu profiter d'une aide financière pour stocker certains de leurs crus, mais bon nombre d’entre eux ont pris la dure décision de transformer leurs vins invendus en éthanol ou en gel hydroalcoolique.
Malgré cette belle augmentation du rendement, les volumes commercialisables sont donc plutôt vus à la baisse pour les vendanges 2020. Certaines interprofessions, accusant un marché économique dégradé par la Covid-19, ont en effet fixé le volume commercialisable de leur vin en appellation plus bas que celui produit en 2019.
2020, un excellent millésime
Heureusement, précoce ne rime pas avec médiocre et le millésime 2020 s'annonce excellent. La douceur de l'hiver, les pluies du printemps et la sécheresse de l'été ont offert aux raisins des conditions de mûrissement idéales. Le taux de sucre et le fruit ont pu croître en accord, aboutissant à une qualité de raisin exceptionnelle.
Toutefois, certaines régions ont dû faire face à quelques perturbations relatives à la situation sanitaire des vignes. Dans le Languedoc-Roussillon, le mildiou a provoqué quelques dégâts. En Alsace, quelques foyers de botrytis ont donné des frayeurs aux vignerons après la période humide de la fin du mois d'août. Heureusement, les quelques zones touchées, principalement le Pinot Gris et le Riesling, se sont rapidement remises.
Dans la zone littorale, ce sont les vers de la grappe qui ont envahi les vignes insuffisamment protégées. La présence des vers induisant le développement d'aspergillus, le vin risque de contenir un taux en ochratoxines plus élevé. Dans les Côtes du Rhône, si quelques baies ont subi l’attaque de l'oïdium, ce n'est pas suffisant pour inquiéter les viticulteurs. En Val de Loire par contre, le champignon est bien plus présent dans les vignes qui n'ont pas été traitées en juillet. Malgré ces quelques cas isolés, les vignes font étal d'une santé générale resplendissante et les viticulteurs sont très satisfaits de l’état sanitaire de leur récolte.
Tour d’horizon du vignoble français
La région du Languedoc-Roussillon a ouvert le bal cette année, en récoltant les premières grappes à la fin du mois de juillet, soit une semaine plus tôt qu’en 2019. En Bourgogne, les premiers coups de sécateurs ont été donnés le 12 août, avec un mois d’avance sur l’année précédente. Dans le Bordelais, les blancs ont été récoltés dès le 15 août et les rouges passent à la cuve cette semaine, marquant une avance d'une quinzaine de jours.
Du côté de la Champagne, les premières récoltes ont également eu lieu aux alentours du 20 août, tout comme dans le Beaujolais. Dans le Val de Loire, la date avance cette année de "seulement" dix jours en moyenne. En Alsace, le crémant a déjà été prévendangé le 17 août dans la région du Haut-Rhin, suivi de près par le reste de la région, vendangé dès le 24 août.
Le vignoble alsacien présente cependant une grande hétérogénéité en raison des grandes disparités des territoires, et la maturité des raisins varie, tout comme la date des vendanges.
Précocité: la vigne a ses raisons que le raisin ignore
Avec la douceur du printemps en préambule des vendanges 2020, les vignerons étaient préparés à commencer leur récolte plus tôt. En effet, avec la hausse rapide des températures à la fin de l'hiver, la floraison de la vigne avait déjà pris de l'avance sur les années précédentes, jusqu'à trois semaines selon les régions. C'est donc naturellement que le raisin est prêt plus tôt, l'été chaud et sec rassemblant les conditions idéales pour le bon développement des grains.
Depuis plusieurs années, les viticulteurs remarquent le même phénomène: le temps entre la floraison et les vendanges se raccourcit et la date des vendanges ne cesse de s’éloigner de l’automne. En trente ans, le début des vendanges a pris environ trois semaines d’avance. En cause, le climat résolument de plus en plus doux et la sécheresse, qui concentrent le sucre dans les raisins. Pour ne pas obtenir des vins trop lourds en alcool, les viticulteurs se pressent de récolter avant que les degrés Oechslé, soit le taux de sucre, ne soient trop élevés.
L'année 2020 continue de révéler des surprises. Pour les viticulteurs français, les vendanges sont extrêmement précoces cette année. Dans certaines régions du vignoble français, les sécateurs se sont déjà activés à la fin du mois de juillet. RELAIS DU VIN & CO revient sur ce début de vendange unique.
L'ACTUALITÉ DU VIN
Vendanges précoces dans le vignoble français
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