Confronté à une sévère chute de ses ventes, le fameux guide rouge gastronomique se diversifie dans le vin en rachetant 40% du capital du guide américain Parker.
Le groupe Michelin annonce avoir pris une participation de 40% dans le capital de la société Robert Parker's Wine Advocate, spécialiste de la critique œnologique.
Fondée par l'Américain Robert Parker en 1978, ce guide est devenu une référence en matière de critique, attribuant aux crus testés à l'aveugle des notes comprises entre 50 et 100 points.
"Avec cette prise de participation, Michelin renforce et développe son expérience dans le domaine de la gastronomie pour proposer au client des sélections à très forte valeur ajoutée", indique Michelin dans son communiqué.
Le guide Michelin et Parker projettent ainsi d'organiser des dîners regroupant de grands chefs qui travailleront à l’élaboration d’un menu unique, accompagné de vins sélectionnés par le guide Parker.
Michelin rate le virage du numérique
Pour le groupe Michelin, la diversification est essentielle. Après des records de ventes au début des années 2000, comme l'édition des 100 ans tirée à 880’000 exemplaires, l'édition papier ne cesse de chuter. Le tirage des dernières éditions atteindrait les 150’000 exemplaires. La révolution numérique et les nouveaux usages d’Internet ont fragilisé le célèbre guide rouge.
Concurrencé à la fois par des sites plus jeunes comme "Le Fooding" qui entend dépoussiérer la haute gastronomie traditionnelle et par des sites participatifs comme Trip Advisor ou La Fourchette, le Michelin tend à se marginaliser. Le guide n'a d'ailleurs lancé son site Internet qu'en 2012.
Un groupe qui met la gomme
Pour recruter de nouveaux clients, le guide Michelin doit accélérer son expansion dans le digital, un chantier prioritaire. "Notre compte Instagram, lancé en janvier compte déjà 300’000 followers", a précisé Alexandre Taisne, pour qui d'importants efforts vont être déployés pour le plan de digitalisation en cours d'élaboration.
De son côté, le guide Parker compte 40’000 membres abonnés à ses notes mensuelles. Le montant de la transaction n'a pas été rendu public. Robert Parker n'est plus le premier actionnaire de RPWA, dont la majorité du capital est aujourd'hui détenue par des investisseurs asiatiques.